jeudi 11 octobre 2012

SFR lance sa réorganisation stratégique



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PARIS - SFR, deuxième opérateur télécoms français, a lancé mardi sa réorganisation stratégique, visant à contrer l'arrivée fracassante de Free Mobile sur le marché, et annoncé lors d'un Comité central d'entreprise qu'il présenterait en novembre un plan de départs volontaires.




Mardi se tient également un CCE de son concurrent Bouygues Télécom, qui pourrait présenter des mesures similaires aux représentants syndicaux. 
Lors du CCE de la filiale de Vivendi, qui emploie 10.000 salariés, "nous avons présenté les grandes orientations stratégiques pour l'avenir de SFR. L'idée est de présenter un plan de transformation qui vise à restaurer la compétitivité", a indiqué à l'AFP un porte-parole de la direction. 
"On a présenté une méthode et un calendrier de mise en oeuvre: le plan de réorganisation sera lancé en novembre prochain. En même temps, en novembre, on présentera à la négociation aux partenaires sociaux un plan de départs volontaires", a-t-il détaillé, sans donner de chiffres. 
"D'ici là, on donne une priorité à la mobilité interne et la formation sur lesquelles on va mettre beaucoup de moyens", a dit ce porte-parole. 
Des élections professionnelles doivent se tenir au mois d'octobre au sein de l'opérateur, quelques jours avant l'annonce aux syndicats du détail du plan. 
Dans un communiqué, la CFE-GCG s'est dite "dubitative sur le manque de visibilité, en termes de stratégie" et a réfuté la nécessité de procéder à un plan social sous la forme de volontariat. 
Selon Jean-Luc Martin, responsable du syndicat, la direction n'a chiffré ni les mesures d'économies ni le volume d'emplois concernés par le plan de départ volontaires. 
"La prochaine étape sera en novembre", avec la présentation de "la nouvelle réorganisation". Le plan de départ volontaire sera négocié à partir de là, "pour une application en janvier ou février 2013", a-t-il ajouté. 
Le PDG avait sauté en mars 
Dès le mois de mars, Jean-Bernard Lévy, à la tête de la maison-mère Vivendi, avait annoncé sa volonté de resserrer les boulons dans la gestion de SFR. Son PDG Franck Esser en avait été la première victime et avait quitté ses fonctions le 26 mars. 
Alors que SFR avait déjà souffert en 2011, avec un recul de plus de 3% des ventes, lié à la majoration de la TVA dans les télécoms, l'arrivée de Free (Iliad) et sa politique de bas coûts lui a porté un coup supplémentaire. 
A la mi-mai, SFR avait ainsi indiqué avoir perdu 274.000 abonnés mobiles au premier trimestre 2012. 
Le groupe diversifié Vivendi est actuellement secoué par de profondes divergences internes sur ses nouvelles orientations stratégiques: la semaine dernière, son patron Jean-Bernard Lévy a claqué la porte pour désaccord avec le président du conseil de surveillance Jean-René Fourtou. 
M. Lévy, qui assurait également l'intérim de la présidence de SFR depuis le départ de Franck Esser, a dû être remplacé au pied levé par Stéphane Roussel, le DRH du groupe: Michel Combes, numéro deux de Vodafone qui devait prendre la direction de SFR en août, s'est désisté au dernier moment. 
Du côté de Bouygues Télécom, le tableau n'est pas tellement plus rose: le troisième opérateur français a perdu 379.000 clients mobiles au premier trimestre 2012 et a vu son bénéfice chuter de 34,2% sur un an, à 59 millions d'euros. 
Il a annoncé fin février un plan d'économies de 300 millions d'euros, mais qui devrait porter ses fruits à partir de 2013 seulement. 
Au printemps, l'Autorité de régulation des télécoms (Arcep) a estimé que l'arrivée de Free pourrait détruire jusqu'à 10.000 emplois chez ses concurrents, tandis que la fédération FO parle de 30.000 à 60.000 emplois directs ou indirects menacés. 
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